Forest Project est une forêt inorganique, imaginaire et mobile qui a poussé sur le parking de Bellerive. Par sa présence, elle met en évidence l’impossibilité d’une vie organique dans ce désert d’asphalte. La forêt et son mouvement deviennent un jeu sur la « toile bituminée ». Tel un opéra mobile, elle s’adapte aux autres acteurs : elle contourne les voitures, entre en dialogue avec la programmation festive de la place.

Le langage des gabarits, qui préfigurent habituellement la silhouette des futures constructions, évoque le destin public et participatif de ce bout de ville pris sur le lac. Ici, la puissance projective des gabarits est détournée pour raconter une autre histoire, celle d’un futur plus désirable. Car peut-être qu’un jour, dans un avenir pas si lointain, ces ginkgos, charmes communs et autre platanes de métal seront remplacés par des spécimens vivants qui s’enracineront dans ce parking devenu parc.